Beate
Inscrit le: 10.10.00 Messages: 49876Carcinome papillaire... 60+ |
Message: (p90931)
Posté le: 22. Aoû 2006, 22:55
|
|
|
Bonjour Zazou,
mince alors, je suis vraiment désolée d'apprendre cela ! Tu t'es certainement déjà documentée sur Internet, as-tu également pu en discuter avec les médecins ? Car à se documenter tout seul, on peut trouver plein de choses, mais difficile d'y faire le tri - et puis, ce qui est important maintenant, c'est de savoir comment vont se passer les semaines et les mois qui viennent, ce qu'on pourra faire pour soulager ton papa, s'il n'y a vraiment rien à faire ou s'il existe des méthodes pour au moins ralentir l'évolution, et surtout soulager ton père ... Et puis, tous les détails pratiques, les questions que tu dois te poser, p.ex. savoir s'il y a une chance qu'on puisse le débarrasser de sa trachéotomie ou s'il doit garder ça, devra-t-il encore suivre des traitements genre rayons ou vaut-il mieux le laisser tranquille, où ira-t-il en quittant l'hôpital, de quels soins aura-t-il besoin ... Il est important d'avoir des interlocuteurs avec qui discuter de tout ça, et ce n'est pas toujours facile, ni pour les proches, démunis devant la brutalité de l'annonce, et les perspectives qu'elle ouvre, ni pour le personnel soignant, qui aimerait tellement pouvoir annoncer autre chose ...
Le cancer anaplasique est en effet le plus rare, mais aussi le plus grave des cancers de la thyroïde, et quand on ne le découvre qu'à un stade avancé, où la thyroïde, les ganglions, la trachée etc sont déjà bien envahis, il n'est souvent plus possible de le guérir. Mais certains traitements peuvent marcher (chimio et rayons), au moins pour ralentir l'évolution, et donc c'est vraiment à voir avec les médecins qui suivent ton père. Le plus important sera certainement l'accompagnement, le traitement contre la douleur etc, et ça, heureusement, on le maitrise de mieux en mieux maintenant, et normalement, plus personne, même quand on ne peut plus lui proposer que des soins palliatifs, devrait devoir souffrir !
Un des textes les plus récents que j'ai trouvé sur le cancer anaplasique (qui devient heureusement de plus en plus rare, car il s'agit apparemment souvent d'un cancer à l'origine différencié (papillaire) qui n'a pas été détecté, et qui, au fil des ans, finit par se transformer et par devenir plus aggressif, or on découvre maintenant les nodules plus tôt et opère plus rapidement) :
Citation: | Résumé
Le carcinome anaplasique de la thyroïde (CAT) est une forme agressive de cancer qui représente moins de 2% des cancers de la thyroïde. L'incidence annuelle des cancers de la thyroïde varie considérablement dans les différents registres, allant de 1 sur 83.000 à 1 sur 27.000 individus. D'un point de vue clinique, la plupart des patients ont une masse fixe dominante de 5 cm de diamètre, avec de multiples nodules dans les lobes de la thyroïde, et les ganglions lymphatiques développés. L'envahissement des organes adjacents (trachée, oesophage, vaisseaux et muscles) est fréquemment observé. Vingt à 50% des patients ont des métastases distantes, principalement dans les poumons mais également dans les os, le foie et le cerveau. Plus d'un tiers des patients souffrant d'un CAT ont un goitre de longue date. Les symptômes compressifs incluant l'enrouement, la dyspnée, la toux et la dysphagie sont fréquents, et un tiers des patients souffrent de douleurs dans le cou. Le diagnostic de CAT devra être établi par une biopsie chirurgicale. Une stimulation prolongée par l'hormone thyréostimuline (TSH) peut être responsable des modifications d'une tumeur thyroïde en une tumeur anaplasique ; ce qui pourrait expliquer la haute incidence du CAT dans les zones où le goitre est endémique. Des mutations de l'antigène tumoral p53 sont fréquemment décelées dans le cancer anaplasique et pas dans les carcinomes indifférenciés de la thyroide ; ce qui laisse penser, que les mutations du p53 jouent un rôle crucial dans l'évolution d'un carcinome différencié en carcinome indifférencié. Le CAT progresse rapidement et le traitement devra débuter très tôt. Seule une thérapie multimodale combinée peut avoir un impact positif pour contrôler la maladie et ainsi éviter la mort par suffocation. L'association de la chimiothérapie, de la radiothérapie et de la chirurgie est indispensable. *Auteur : Prof MJ Schlumberger (mars 2004)*.
Mise à jour : 20/08/2006 |
http://www.orpha.net/data/patho/GB/uk-ATC.pdf
Pour trouver du soutien, en tant que proches, vous pourrez peut-être chercher conseil auprès de la ligue contre le cancer (plein de brochures à télécharger, p.ex. Comment accompagner un proche ?, forum, service d'écoute ...
Bon, tout ça, ce ne sont que des liens, cela ne change pas le fond du problème, mais sache que même si on ne peut pas inverser le cours des choses, on est là, on pense très fort à toi ...
Gros bisou !
Beate |
|