LE SPORT SANS THYROIDE

[jean-luc]

Cela fait 12 ans que je suis opéré: plus rien en glandes !
je vis bien et tous les aléas de la vie sous dosage me sont connus
mais faire du sport comme je fais 2 à 3 fois par semaine préparer des courses comme marahton ou semi-marathon me pose des soucis.
j'ai des faiblesses terribles pendant l'effort de longue durée MAIS comme j'adore le sport je continue malgré tout cela !!
avez-vous un vécu sur ce sujet ?
merci de vos réponses

[Beate]

Bonjour Jean-Luc,

et bienvenu dans le forum ! Tiens, un homme de plus, vous commencez à être assez nombreux (même si la proportion "1 homme pour 10 femmes" des maladies thyroïdiennes semble respectée) !

Merci pour ton témoignage encourageant ! C'est vrai que même sans thyroïde, on peut "tout faire" ... mais parfois, il faut s'adapter et faire "différemment", et surtout, apprendre à doser ses efforts ! Le problème, quand on n'a plus de glande qui peut adapter sa production au besoin, c'est qu'on devrait, idéalement, mener une vie totalement "régulière", sans grands à-coups - or, quand on fait des épreuves sportives (ou d'autres efforts inhabituels, genre passer une nuit blanche à potasser un examen, ou danser toute la nuit en discothèque ...), on brûle énormement d'énergie et épuise toutes ses reserves, et cela est souvent suivi d'un grand contre-coup, on met plusieurs jours à recupérer.

Et, comme tu le dis, c'est aussi PENDANT l'effort, quand il s'agit d'épreuves genre marathon, qu'on peut avoir de sacrés coups de barre ! Mais apparemment, tu arrives à faire avec !

Moi aussi, je fais beaucoup d'activités, même si ce n'est pas au même niveau : gym, biking etc 3 ou 4 fois par semaine, vélo, roller, ski. Ces dernières années, j'ai participé à un certain nombre de cyclosportives, même si je n'avais pas l'entrainement correspondant (cela m'ennuierait de ne vivre "que" pour le vélo, comme le font certains participants) - et donc, il m'est arrivé, sur une course de 120 km, d'en passer une soixantaine devant la voiture balai, et parfois de monter un col à pied (voir mon ascension du Tourmalet), mais je n'ai jamais abandonné, et l'important, c'est d'arriver, pas de finir sur le podium avec une médaille toute moche ! (et encore ... des fois, je suis arrivée dernière et j'ai eu la médaille quand-même, étant la seule femme de ma catégorie ...)

Que prends-tu comme traitement, du Lévothyrox ? Dans le forum allemand équivalent à celui-ci (Ohne Schilddrüse leben), il y a plusieurs coureurs ; je sais qu'un deux, qui participe souvent à des marathons lui aussi, prend une combinaison T4 / T3, et quand il doit fournir de gros efforts, il augmente légèrement la quantité de T3. Normalement, l'organisme transforme lui-même une partie de la T4 (fabriquée par la thyroïde ou apporté par le Lévo) en T3, selon les besoins, mais parfois, on a besoin d'un petit coup de pouce supplémentaire ...

C'est vrai que la T3 est un peu "dopante" (et, à trop haute dose, peut être dangéreuse, surtout pour le coeur) - quand j'en prenais, à forte dose, dans la période de "sevrage" qui précedait ma première cure d'iode, j'étais totalement survoltée, ne dormais que 3 heures par nuit, faisais 10 choses à la fois (épuisant tout mon entourage), et participais à une course de vélo en finissant sur le podium (3ème, mais quand-même ...) - tout ça 4 semaines après l'opération et l'annonce du cancer et 2 avant d'entrer en chambre plombée ... J'ai fait toute cette course (rien que 50 km) avec le pouls à 180, mais en me sentant "bien", c'était un peu surnaturel (et certainement pas à recommander !) - cela m'a fait un énorme bien au moral, car pour moi, si je pouvais me battre ainsi contre moi-même, je pouvais aussi me battre contre la maladie et la vaincre, et apparemment, jusqu'à maintenant, cela a bien marché, puisque j'ai déjà vaincu 2 cancers (et espère en rester là, je touche du bois) !

Même dans les périodes où je n'ai pas trop la forme, le sport (que je n'ai commencé qu'après 40 ans !) m'a toujours permis de maintenir l'équilibre, de ne pas "me prendre la tête", d'évacuer le stress, de m'oxygéner, de bien dormir ... tout en m'amusant !

Donc, voilà pour mon expérience (peut-être pas très typique, surtout que je vais passer dans la catégorie d'âge "50+" l'année prochaine ...) - j'espère que tu auras d'autres témoignages, et que tout cela va encourager les "nouveaux", encore apeurés devant la perspective de devoir vivre sans leur glande !

A bientôt !

Beate

[jean-luc]

bonsoir
merci de ta longue réponse
Effectivement le sport m'a permit de tenir dans les moments difficiles
Mon médecin au centre anticancéreux qui m' a suivi pendant 10 ans m'a tjrs motivé à en faire et surtout à vivre comme les autres
Je ne me gêne pas pour le faire
Etre à l'écoute de son corps évite aussi les dérapages et les excès
le sport étant un plaisir et non une contrainte
Je suis à un dosage de 110µ (j'ai eu des passages à 137µ) lévo
Mes pb les plus gênant : gastriques et les coups de fatigue et surtout les sauts d'humeur et oui !
J'ai une question : je ne connais pas les T3 et T4 mon médecin aurait-il oublié de m'en parler ?
A+

[Beate]

Bonjour Jean-Luc !

Tout le monde a de la T4 et de la T3 dans le sang - l'organisme transforme une partie de la T4 (lévothyroxine, fabriquée par la thyroïde ou apportée par le Lévothyrox) en T3 (liothyronine), l'hormone vraiment "active", en fonction des besoins du moment. Et chez la plupart des patients sans thyroïde, cela fonctionne parfaitement bien !

Mais parfois, certaines personnes ont des niveaux de TSH et de T4 parfaitement normaux, mais se sentent quand-même en hypo, et ont un niveau de T3 faible. Dans ce cas, il peut être utile d'apporter un peu de T3 de l'extérieur : soit en ajoutant du Cynomel au Lévothyrox (en baissant un peu celui-ci), soit en prenant de l'Euthyral qui contient les deux. Tu trouveras beaucoup de discussions à ce sujet dans le forum (Généralités et Substitution), et aussi quelques articles intéressants dans la "FAQ".

Attention, ce n'est pas "la" solution miracle pour tous les problèmes - et d'ailleurs, même avec la meilleure substitution du monde, on ne sera vraisemblablement jamais à 100% comme avant, parce qu'une glande peut toujours mieux s'adapter que des comprimés à dose plus ou moins fixe ... mais chez les gens qui ont besoin de T3 en plus, un tel changement peut parfois être très bénéfique.

Mais il peut être dangéreux de prendre TROP de T3, car cela provoque des effets d'hyperthyroïdie tels que palpitations, insomnies, ostéoporose ... donc, à utiliser à bon escient !

Lors de ta prochaine prise de sang, tu pourras toujours faire une analyse non seulement de la TSH, mais aussi de la T3 et T4 (libres), pour voir si la transformation se fait bien - ensuite, on verra !

A bientôt !

Beate

[bernadette]

Bonjour,
J'ai eu les mêmes problèmes concernant le sport : étant sous T4 seule (levothyrox) chaque fois que je veux faire plus d'effort physique, je me retrouve rapidement en hypo (et donc je dois arrêter le sport pour récupérer). J'ai essayé de prendre 1/2 cytomel (T3) avant l'entrainement et cela semble me convenir : cela doit sûrement correspondre à la quantité nécessaire pour couvrir les besoins dûs au sport . J'avais essayé d'augmenter légèrement la T4 mais l'effet se faisait sentir 15 jours après au moment où j'avais "levé le pied".

ATTENTION , ceci est une expérience personnelle et la T3 est à utiliser avec précaution.

J'en avais une certaine expérience car j'ai d'abord été traitée avec Euthyral, mais je n'ai jamais réussi à trouver le bon dosage, je suis donc passée au lévothyrox qui me convient mieux au quotidien.

[Turtule]

Tout ceci est fort intéressant.

Etant adolescent, je faissais pas mal de sport et surtout de l'atlétisme. J'avais été repéré par mon professeur d'éducation physique au collège et en accord avec lui, il m'avait spécialisé dans le demi-fond (1000, 3000, 5000 et 10000 mètres). J'avais alors, comme disent les sportifs, "de bonnes sensations".

Pour tout vous dire, j'ai même été champion régionnal de relais 4*100 en sport scolaire (UNSS). Bref, là n'est pas le propos.

Lorsque je suis rentré en classe de première, j'ai axé tout mes efforts à ma réussite scolaire. Le sport ne faisait plus parti de mes activités hebdomadaires. Et je m'en suis vite mordu les doigts.

Lorsque j'ai repris la course à pied - alors que je ne savais pas alors que j'avais des problèmes de thyroïde-, de manière individuelle et sans encadrement, je ne pouvais pas courrir plus de 20 minutes sans que je sois obligé de m'arrêter et de marcher. Impossible de retrouver ces fichues sensations. J'étais révolté, convaincu que je pouvais faire mieux. Je me forçais donc à ne pas interrompre ma course et le résultat ne fut que décevant.

J'ai rapidement abandonné l'idée de retrouver ma forme d'autrefois. Aujourd'hui, je prend du Levo et je pratique l'Aïkido. C'est un sport qui ne nécessite pas une force très importante. Cependant, en travaillant au sol (roulades, chutes, exercices de respiration), je sens bien que mon coeur ne suit pas. Peut-être est-ce dû à ce manque de T3 ?

A voir.

Bye.
Que la force soit avec vous.

[Caro59]

Et bien, c'est ta journée Jimmy... qu'est-ce que tu blablattes !!!
T'as pas beaucoup travaillé on dirait...

Bonne soirée !
A+
Caroline (Euthyralienne même pas sportive !)

[florence-ide]

!
bisous
florence