basedow ; l'impression de ne plus être soi...

[NickyE]

Je tourne en rond depuis ce matin...

J'ai un tas de truc à faire, mais, comme chaque matin, pas la motivation pour m'y mettre...

Marre de tout... Juste envie de me recoucher... Marre de mon reflet ds le miroir, ras le bol de voir que plus rien ne me va...

Perte d'envie de tout...

J'adore mes enfants, tout en ne supportant plus leurs cris (2 hyperactifs, ça use!!!). J'adore mon mari, mais je sais qu'il va raler en rentrant car j'aurais pas encore terminé mon repassage...

Je suis furieuse contre moi-même... de mon manque de motivation!!!

avt, ma maison était tj impec!!! J'assumais les pb de santé de mon petit biabétique, ainsi que l'hyperactivité des 2 garçons... Mes copines venaient déverser leurs pb chez moi et repartaient avec le moral au beau fixe... je les redynamisainet... Je jonglais avec mon organisation, celle de ma moman agée, mon bénévolat, ma vie familiale, ma vie de couple... J'ai aidé mon mari à sortir de sa dépression... J'ai soutenu ma soeur ds son divorce...

Là, plus envie de voir personne!!!

Pourtant, parait que je suis stabilisée... Que tout va bien...

Cette impression de devenir dingue... D'avoir une autre personne en soi... Cette envie fugace mais qui fait peur de s'envoyer toute la boite d'antidépresseurs, de vider une bouteille de n'importe quoi... et de s'endormir pour du bon...

Rassurez-vous, ce ne sont que des mots!!! J'ai mes deux petits garçons que j'aime plus que tout, ma grande fille, ma moman de 83 ans et sa santé fragile... je ne veux pas les démolir... Je ne tiens que pour eux!!! Que par eux!!!

Le plus bizarre ds cette histoire??? Je ne craque dvt personne... J'écoute sans broncher les reproches de mon mari concernant mon manque d'organisation, mon bordel, j'assume les devoirs des fistons... Y'a que chez le médecin conseil de la mutu que je craque... C'est une doctoresse fantastique...

Pourtant, je suis stabilisé!!! Je devrais ne plus avoir de sautes d'humeur, de fatigue, d'excès de poids...

Ca fout en l'air, cette maladie!!!

Parfois je crois que je deviens schyzo...

[Kerlesse]

coucou nickye

je n ai pas le maladie de basedow mais pourtant je ressens les memes symptomes que toi mon medecin m a prescrit du seropram et de lexomil et çà va mieux mais j ai des moments parfois difficiles par contre mon homme ne me fait aucune remarque il est tres compréhensif est je crois que c est tres important tu devrais expliquer calmement a ton homme ce que tu ressens au plus profond de toi et que t attend de lui du réconfort comme tu dis sur ton message "j ai aidée mon mari a sortir de la dépression" alors maintenant c est a son tour de t aider.
bon courage a toi je t embrasse samye

[jos]

Je te comprends.
Je ne suis pas basedow et d'autres plus expérimentés vont te répondre.
Néanmoins ,je voudrai te dire ne pas perdre courage, et te dire que souvent les taux dans la norme ne veulent rien dire pour notre ressenti.
Sur ce forum, il y a beaucoup d'anciens basedowiens opérés qui se sentent beaucoup mieux depuis qu'on les a débarrassé de ce terrible papillon. Peut-être est ce aussi LA SOLUTION pour toi ?
Depuis quand es-tu suivi, as-tu rechuté ?
Ne te culpabilise pas, il y a quelques temps c'est toi qui aidait les autres et maintenant c'est toi qui a besoin d'aide.
Demande de l'aide à ceux que tu as aidé. Tu as le droit de craquer, de ne pas être wonder woman.
Je t'embrasse

[Christine C]

Bonjour Nickye,

Je passe souvent par Charleroi , j'habite à paris mais je vais à Bruxelles 3 weeks ends dans le mois.
Je te comprends par moment on a envi de tout balancer avec basedow,elle ne nous facilite pas la vie,c'est normal qui n'en n'aurait pas marre de cette crasse!
Il faut évaquer à un moment ou à un autre sinon on devient fou,ça ne change pas grand à nos histoires mais ça fait du bien là ou ça fait mal .


Christine

[Beate]

Coucou Nicky,

je n'ai pas eu Basedow, mais dans certains parties de ton récit, je me retrouve - dans cette complainte de ne plus "y arriver", de ne plus "assurer", et plus on y pense, plus on est frustrée et découragée, et moins on arrive à s'y mettre ...

J'ai envie de te demander si tu ne te demandes pas, parfois, un peu TROP, aussi ? Apparemment, à la maison, c'est TOI, depuis toujours, qui "assure", qui s'occupe de tout et de tout le monde, qui reconforte, qui console, qui aide et qui soutient (mais qui ne demande jamais ni aide ni soutien pour elle-même, qui ne montre jamais que c'en est trop, qu'elle n'en peut plus ...) Tant que tu étais sous Basedow et en hyperactivité, tu arrivais à gérer, mais à force, PERSONNE n'est capable d'être "superwoman" en permanence ... et alors, si on plus on ne se sent pas soutenu (car bien sûr, pour l'entourage, c'est bien pratique, une superwoman à la maison sur laquelle se reposer - et ils ont du mal à accepter que ce n'est plus pareil ...), on finit par craquer, soit on s'effondre en pleurs, soit on pète les plombs, ou alors, on finit par déclarer une maladie quelconque (qui, au moins, permettra de se reposer et d'être prise en charge - mais c'est un mauvais calcul !)

Je connais tout ca, j'ai un peu la même personnalité, et en ce moment, j'en suis, par moments, au même stade, je n'arrive plus à suivre, tout devient "trop", même des tâches toutes petites qu'auparavant, j'effectuais sans même y penser, j'ai l'impression de ne plus pouvoir suffire aux attentes des autres (forcément énormes), de décevoir tout le monde, et tout d'abord moi-même (c'était si agréable d'être "increvable", de tout gérer, tout contrôler ...) En ce moment, j'ai des jours où n'importe quel petit incident me met totalement HS, samedi p.ex. j'ai perdu mon portefeuille avec ma carte bleue, carte vitale etc (ce qui est agacant, mais pas dramatique, il faut juste faire opposition, puis tout un tas de démarches, mais ce n'est pas la fin du monde ...) - et j'ai passé trois heures à le chercher en pleurs, totalement effondrée, je ne me reconnaissais pas ... il suffit d'un truc minuscule pour faire déborder le vase, qui est plein depuis bien trop longtemps ... j'en ai conscience, et je vais essayer de vraiment m'octroyer des plages de liberté, rien que pour moi, et à demander davantage d'aide aux autres, car je ne peux plus continuer comme ca, au prix de ma santé, physique et morale ...

Il faut arriver à lâcher un peu prise, à admettre qu'on n'y arrive plus, à reclamer de l'aide (même si l'entourage rechigne) ... sinon, on finira, un jour ou autre, par s'effondrer pour du bon, et sérieusement ...

Ce n'est pas évident de faire accepter cela, de "profiter" de l'occasion de la maladie pour changer de rythme, non seulement soi-même, mais aussi pour les autres, il y aura des grincements de dents, bien sûr ! Mais il en va de ta santé (et même de ta vie) ! Ce n'est pas facile de faire comprendre les effets de la maladie, même à long terme, une fois qu'on est pourtant "guérie", et ce d'autant plus que cette maladie-là, on ne la voyait même pas, et qu'elle est donc toujours restée un peu "abstraite" pour les autres ...

Connais-tu les articles traduits par Sandy, dans la FAQ, Basedow et Psychisme et Basedow, témoignages ? Ils décrivent très bien le vécu des malades, et pourront peut-être utiles à faire lire à ta famille pour leur faire comprendre par quoi tu es passée, et qu'on ne s'en sort pas "comme ca", totalement indemne ...

Je t'embrasse très fort, accroche-toi, la vie est vraiment belle, mais il faut prendre le temps de s'en rendre compte, d'en profiter pour soi-même, de s'accorder le DROIT d'en profiter, d'exister ...

A bientôt !

Beate

[NickyE]

J'avais lu l'article sur le psychisme. Je l'avais même imprimé pour le montrer à mon mari... qui bien sur n'y a même pas jeté un oeil...

Je suis effectivement à la maison, j'assume tout, j'ai tj tout assumé... et ça m'agace à un tel point que je n'y arrive plus depuis 2 ans...

Au début de la maladie, j'ai pris ça plutot bien, j'ai positivé... Mais là, ça commence à faire longtemps...

Et d'autres pb de santé se sont greffés autiour... cancer du col de l'utérus, fibromyalgie, asthme qui a ressurgit, et au final dépression...

"t'as une dépression, toi??? pq???"

J'aimerais bien arriver au bout de tout ça... J'étais une maman , une femme qui croquait la vie à pleine dents... Qui passait au dessus de tout... Je deviens une loque... Même si je fais encore illusion, à l'intéreur, je suis vide, creuse...

Comme me l'a dit la doctoresse "c'est une belle saleté, la maladie de basedow"...

En janvier prochain, je serai normalement sur l'invalidité... J'étais au chomage quand ça s'est déclaré, et je ne me vois pas entamer un emploi, ou aller faire face au personnel de l'onem actuellement... Au moins un souci en moins...

[Beate]

Recoucou Nicky,

Tu sais, je crois qu’il n’y a pas QUE la Basedow (même si elle y est pour beaucoup) ! Car même si tu ne l’avais PAS eu, cette saloperie, tu aurais fini par « caler », personne ne peut assurer tout, tout le temps ! Et même le meilleur dosage du monde (car il est possible que le tien n’est pas encore au top, mais un tout petit peu trop juste pour toi, habituée à l’hyper) ne pourrait te transformer de nouveau en « superwoman » (sauf au prix de te remettre carrément en hyper, et tu finirais par le payer cher) – et d’ailleurs, j’ai l’impression que chez toi, « le cœur n’y est plus », tu te rends compte que tu as certainement TROP fait tout au long de ces années, mais ne sais pas trop comment revenir en arrière, comment modifier les mauvaises habitudes prises par ta famille, qui se reposait entièrement sur toi, etc.

C’est vrai que c’est dur, très dur, de se rendre compte qu’on ne peut plus assurer ce rythme effrené, qu’on doit accepter de redescendre de son « piedestal » et de redevenir humaine (et donc, fragile), qu’on n’est pas infaillible et encore moins « increvable ». J’en suis un peu au même stade en ce moment ! Et je me rends compte que même si c’est dur, il va bien falloir que j’accepte et que je modifie ma vie, sinon je risque de gros ennuis (genre problème de santé, or avec 2 cancers, j’ai déjà assez donné, ou accident de voiture, par pure fatigue, etc).

Des fois, quelques entretiens avec un « pro », p.ex. un psychothérapeute, peuvent énormement aider, cela permet d’avoir une vue « extérieure » sur notre vie (car tu as dû constater comme moi qu’on arrive toujours très facilement à savoir ce qu’il convient de faire quand il s’agit d’autres personnes, mais jamais pour nous-mêmes), d’y refléchir sérieusement et d’obtenir des « tuyaux » pour arriver à changer des choses, en douceur. Rien n’est immuable, on PEUT changer les choses, et on A le choix (même si on a tendance à se dire qu’on ne l’a pas, qu’on ne peut rien faire …)

Je me rappèle encore ma participation à un « stage antistress » proposée dans mon entreprise, il y a quelques années (juste après mon cancer de la thyro). C’était mon premier contact avec une « psy », et j’y étais allée en me demandant à quoi cela servait. Or, non seulement j’ai appris plein de bons « trucs » pour mieux gérer mon quotidien, grâce aux discussions et exercices (du style « comment arriver à dire NON de facon constructive, en refusant la demande, mais pas la personne », exercices pratiques à l’appui), mais j’ai compris plein de choses sur ma manière de fonctionner, et d’exister (essentiellement à travers l’aide apportée aux autres et le regard des autres, et non pas pour moi-même …) – cela a été une véritable prise de conscience (d’ailleurs, en fin de stage, pour une raison totalement futile, j’ai eu un moment où j’ai totalement craquée, m’effondrant en larmes, et j’ai passé le lendemain à pleurer, chez moi – mais ensuite, cela m’a permis de longues discussions vraiment fructueuses avec mon mari, et j’ai appris après coup le pourquoi de ma « crise », cela venait du fait que je n’avais jamais vraiment fait le deuil de ce cancer, qui mettait fin à mon invulnérabilité, à mon état de « superwoman » …

Et même si je dois avouer que je n’ai toujours pas totalement modifié ma manière de vivre, que je continue à « assurer » autant que possible et à en faire toujours (un peu) trop, j’ai beaucoup plus conscience des choses maintenant, et j’arrive, la plupart du temps, à appuyer sur le frein quand ca fait vraiment trop, et surtout à en parler autour de moi et à demander de l’aide, à dire ce qui ne va pas ou ce que je veux, plutôt que d’attendre que les autres lisent mes pensées … et tout le monde en sort gagnant !

Donc, oui, Basedow y est pour beaucoup et a même certainement précipité cette « crise », mais c’est aussi l’occasion de repenser certaines choses, et peut-être de t’organiser différemment (même si pour cela, il faut bousculer un peu ton entourage, refractaire au changement), en cherchant éventuellement une aide extérieure pour t’aider à vaincre ce qui te semble actuellement comme une impasse.

Je t’embrasse très fort, bon courage !

Beate

[karine 51]

Juste pour te dire :

Combien de fois ais-je entendu les médecins me dire : vos symptômes n'ont plus rien à voir avec Basedow puisque vous êtes stabilisée ...
Je ne voudrais plus l'entendre ... et pourtant tu es la preuve que d'autres que moi ont le même ressenti, les mêmes effets, et les mêmes réaction : tu prends tes cachets, ta PDS est stabilisée donc tout va bien ...

Ben non alors tout va pas bien, on le sais toi et moi...

Donc je juste pour te dire que moi je suis persuadée que même si néomercazole fait du bien aux symptômes physiques ça sollutionne pas tous les problèmes psych voir psychique ...

Bisous, grades confiance et à bientôt...

Karinette

[Carrare]

Coucou Nicky,
tout ce que tu décris, je le ressens, pourtant, moi ça ne fait que 9 mois qu'on a détecté la maladie. Moi aussi, le dédoublement, la sensation de folie, l'envie de dormir et de ne plus se réveiller, je les ressens aussi. La pds montre une euthyroïdie clinique depuis 2 mois, mais mon ressenti est toujours aussi mauvais.
Par contre, je craque Au moindre problème, je pleure devant mon mari,et parfois les enfants (ça c'est le pire), devant les médecins. Et puis, par vague creuse, dès que je suis seule, je n'arrive pas à endiguer le flot.
Je te comprends très bien. Moi, la seule fenêtre d'espoir que j'ai, c'est l'opération. Je mise tout dessus : redevenir moi même si j'ai le sentiment que plus rien ne sera comme avant.
Beate a raison : il faut que tu t'écoutes plus et maintenant c'est aux autres à te venir en aide. Mais ça c'est pas toujours facile à accepter. Se dire qu'on n'est pas un roc indestructible. On n'est pas des machines et nul n'est infaillible.
Courage Nicky. Gros bisous

[Jujub]

Quand je lis vos témoignages, j'ai la vague impression d'avoir vécu tout cela, furtivement, dans mon esprit, des allusions font image, des mots font remonter des sentiments...mais si furtivement! C'est comme s'il s'agissait d'un film, que je me remémore...pourtant!

Pourtant, je l'ai vécue, cette détresse, au point de vouloir en finir pour de bon. Il s'en est fallu de peu pour que je choisisse de dormir pour toujours. Mais j'ai choisi. J'ai choisi de vivre et de me battre doucement, pour que la vie reprenne le dessus. Et j'ai réussi. Toutefois, je sens toujours que je marche au bord de la ligne du précipice. Mais j'ai trouvé comment garder mon équilibre et ne pas y tomber.

Au départ, je l'ai fait pour les enfants. J'adore mes deux Oursons. J'ai aussi appris à dire non, comme l'explique si bien Beate. Moi aussi, je suis une EX-wonderwoman, une excellente en tout. À part la perfection, je n'acceptais rien. À force de vouloir tout faire, on finit par ne plus rien faire. Il m'a fallu du temps pour me "guérir" de cette maladie de la perfection, pour remettre de l'ordre dans mes priorités. J'ai réussi à tout démêler avec l'aide d'une professionnelle, une psy formidable. Ce travail que j'ai fait avec elle, c'est ce qui m'aide à garder les deux pieds du bon bord du précipice. Et le grand ménage, ça prend du temps...et ça doit être entretenu! Sinon, la poussière reprend le contrôle de l'esprit. Avant, je m'astreignait à avoir une maison impec. Maintenant, c'est ma tête qui a la priorité. Et le reste s'en suit...

Et en filigrane de cet état dépressif, il y a la maladie. Pour moi, ce n'est pas Basedow. Mais le sentiment est le même. Je ne suis pas en pleine forme. J'ai des limites. Je dois composer avec. La fatigue, le déséquilibre physique exacerbe la gravité de l'état dépressif. Ça, je commence tout juste à le gérer. Organiser son monde pour avoir de l'aide, c'est long, surtout quand essentiellement, on voudrait TOUT faire soi-même. Mais déléguer, ça s'apprend. Et quand on a la chance d'enfin réguler notre état physique, le moral est rehaussé, comme par enchantement. Alors, tout ce travail qu'on a fait sur soi-même prend tellement de valeur! La vie redevient enfin belle.

J'ai aussi un fils avec des difficultés particulières. Il a un handicap de la parole et de la compréhension du langage, et ça demande une grande rééducation, beaucoup de travail et d'énergie. Les cris, le manque d'attention, la surveillance de tout instant...Je te comprend, Nicky. Quand l'énergie est une denrée rare, difficile de résister. Au début, je voulais "sauver" mon fils. J'ai appris que toute seule, rien de bon n'arriverait, ni pour lui, ni pour moi. La meilleure façon de le "sauver", c'est de travailler en équipe, avec des spécialistes...et les autres membres de ma famille. Tout le monde est maintenant impliqué, et je ne porte plus "ça" toute seule sur mes épaules. Il m'arrive encore d'être découragée, mais je m'accroche aux petites victoires, aux progrès réalisés...et je ne reste jamais seule avec ce problème. Autour de moi, il y a d'abord mon mari, mon autre fils de 7 ans, qu'on implique à la mesure de son âge, il y a d'autres parents d'enfants dysphasiques, il y a une équipe de spécialistes, les grands-parents, des mini-camps pour un répit occasionnel, une association à laquelle je m'implique activement...je ne reste pas seule.

Une collection d'épaules, c'est ce que je te souhaite Nicky, pour pouvoir t'y appuyer de temps en temps...

Mon message en est un d'espoir. On peut s'en sortir, si on fait le choix de le faire. Toutefois, il faut se faire aider, en tout. Aider par l'entourage pour les tâches, aider par un bon médecin, pour la santé, aider par un professionnel, pour l'esprit...briser le cercle de l'isolement, faire équipe avec ceux qui nous entourent. En parler ici avec nous, c'est déjà un bon pas.

Bon courage,
jujub'

[CV]

merci pour ce message d'espoir et d'encouragement

Amitiés

Catherine

[Carrare]

Merci jujub,
ça fait du bien de te lire. Je t'admire...
Bisous.

[Jujub]

Carrare a écrit:

Je t'admire...

gloups! non non, faut pas!

Tout ça, c'est parce que j'ai été bien entourée, c'est tout... S'il y a une chose qui est admirable, c'est de prendre la décision, à un moment, de s'en sortir. Et ça, tout le monde le peux, si moi je le peux.

bisous!
jujub'

[Sandy]

Bonjour, Nicky!


Oui, Basedow use, Basedow chamboule tous nos repères, Basedow est comme un ogre qui dévore toute notre énergie...

Mais Basedow et ses symptômes difficiles, c'est aussi : un signal d'alarme, une alerte pour dire "STOP! Je ne peux plus continuer comme ça, asseyons-nous, discutons, et mettons en place une stratégie commune, ENSEMBLE, pour que la vie redevienne vivable pour moi et pour vous". "Vous", ce sont les proches, conjoint, enfants, membres de la famille etc.

ENSEMBLE... C'est pour moi le mot-clé : on ne peut vaincre une maladie comme ça, qui a des répercussions physiques, mentales, conjugales, familiales... tout seul dans son coin : il faut se faire aider, comme cela a été dit, par les médecins, les amis, la famille, les amis du forum...

Moi aussi, je suis passée par une phase où mes symptômes prenaient toute la place et je rageais de ne plus pouvoir faire face et... j'en faisais encore plus! Erreur, car plus j'en faisais, moins j'étais efficace.

Alors j'ai lu, j'ai discuté, j'ai traduit les articles sur "Basedow et psychisme" et j'ai compris : "Je dois RALENTIR le rythme sinon je vais dans le mur, c'est une question de SURVIE". Et j'ai ralenti : la famille s'est adaptée, cela n'a pas toujours été facile, mais personne n'avait le choix, ni moi ni eux. Et maintenant que la maladie s'est endormie (mais elle est toujours tapie, dans l'ombre, je ne relâche donc pas la vigilance), je CONTINUE LA BONNE HABITUDE DE DELEGUER : les projets que je fais à plus ou moins long terme, ce sont des projets que j'ai choisis, quant aux inévitables "tâches obligatoires", je DELEGUE sans même me poser la question, pour que les rencontres avec les amis ou la famille soient des moments de joie d'abord : pour le repas de Noël où nous serons 12 à table, (presque) tout le repas sera préparé par monsieur Thiriet, il n'y aura qu'à sortir les plats du congélateur et à allumer le four! Il y a encore quelques années, j'aurais cuisiné des plats moi-même avec sauces etc. Maintenant, je refuse de stresser à cause de ce qu'on va manger, et en plus je suis assurée que le repas sera réussi!

D'ailleurs, c'est la première année depuis que le diagnostic de Basedow est tombé (bientôt 3 ans) que nous recevons la famille à Noël ; en 2003 et 2004, j'ai dit : "NON, je suis fatiguée, j'ai BESOIN d'être au calme" (relatif, avec trois enfants, mais calme quand même).

DIRE NON, que c'est difficile, quand la "mauvaise" habitude est prise, parfois depuis l'enfance, de faire et faire et faire - car sinon on est une "mauvaise "mère etc. Mais dire non, c'est parfois VITAL, car alors seulement on peut dire OUI A SOI-MÊME.

Ma maison n'est pas impeccable, le linge n'est pas toujours repassé à temps, ET ALORS? Ma séance de judo est pour moi plus importante que le souci d'avoir terminé ceci et cela dans la maison, et s'il y a des réclamations : "Tu peux aussi mettre la table, ranger la vaisselle, aller à la bibiothèque etc! Moi, je vais me faire du bien, j'en ai besoin!". J'ai un conjoint qui prend le relai sans problème, qui m'a supportée pendant deux ans avec les symptômes de Basedow... Nous n'avons pas repris le rythme d'avant, et je ne pense plus la vie quotidienne en termes de "Je dois", "Il faut", mais je me pose la question : "De quoi ai-je VRAIMENT envie?". J'ai évidemment plein d'envies, pour la famille, pour moi, et les choses sont plus faciles à gérer comme ça!

La perfection n'existe pas, et de toute façon, son prix serait trop élevé. La sagesse est peut-être tout simplement d'apprendre à devenir SOI-MÊME, pas forcément une femme douce, serviable, super-organisée, super-woman, super-maman, super-... (image idéalisée de la femme, dans les contes de fées, qui la condamne à être parfaite et donc malheureuse dans la réalité), mais une femme, compagne, mère "suffisamment bonne" (et non pas parfaite), avec ses qualités et ses défauts assumés. Mes enfants ont une maman qui ne fait pas très bien les gâteaux, qui n'est pas "lisse", mais... elle fait du judo et compte bien un jour décrocher sa ceinture noire (je me donne 10 ans pour atteindre cet objectif), une manière comme une autre de clouer le bec à Basedow... Je suis motivée et mes 3 enfants s'y sont mis cette année, on pourra réviser les enchaînements quand ils auront 13-15 ans (d'ici 5-8 ans, quand ils feront le poids!). Ma fille aînée m'a dit un jour, toute fière : "Tout le monde n'a pas une maman qui fait du judo!". Et tant pis si c'est toujours le même gâteau qu'elle prépare...

Le judo, pour moi, c'est une thérapie. Cette année, je passe ma ceinture bleue, ce qui n'est déjà pas mal. Cela demande du travail et des heures d'entraînement, on sue, on va au bout de soi-même et on affronte ses peurs (tomber, ne pas être à la hauteur, échouer...) et pendant ce temps, Basedow se tient tranquille et... recule dans la tête. D'ailleurs, si jamais elle cherche à me déstabiliser à nouveau, je lui ferai une contre-prise et elle sera par terre! C'est une façon de parler, mais pour moi, c'est une réalité : je le ressens dans mon corps et dans ma tête. Basedow n'a qu'à bien se tenir!

BON COURAGE, Nicky! Lâcher les amarres, ça fait du bien, et on se rend compte que le monde continue de tourner... plus rond et plus beau. Se réaliser dans une activité GRATUITE, pour soi, c'est aussi une bonne manière d'évacuer le stress, d'entretenir sa forme physique et mentale, et tout le monde est gagnant... tout le monde sauf la maladie et le doute sur soi-même.

Evidemment, ce n'est pas facile tous les jours, mais l'important est de continuer la route et de garder le cap...

Sandy

[NickyE]

Je vous remercie de tous ces messages d'encouragements.

Ouf, je ne suis pas la seule à ressentir celà!!!!!!!

Hier, j'ai fait mes décos de Noël avec mes 2 fistons et ma grande. Et j'ai dit à mon cher et tendre rentré plus tot du boulot (alors qu'il m'avait dit qu'il rentrerait plus tard... et que j'avais donc prévu de faire ces décos pour cette raison...) que finalement je ne ferai pas de repas chaud pour une fois, qu'on mangerait des tartines! Un poids (minime, mais déjà ça!!!) en moins pour une occupation qui m'a fait retrouver le plaisir des autres Noël...

J'étais très fière de ma déco de fenêtre...

Mon mari ne comprends pas que je sois plus vite fatiguée qu'avt... Mais, comme dit mon endocrino qui me connait depuis le diagnostic du diabète de mon "moyen", "on aurait dit que vous étiez tj en hyperthyroïdie avt... Vous deviez finir par ne plus tenir..."

En effet, mon corps m'a dit "stop!"

C'est bizarre que les pb de thyro surviennent à des personnes qui tentent de tout faire... Je me dis que non, finalement, ce n'est pas un hasard...

Je vais me décider à me faire aider par un psy... Faut que j'arrive à faire la part des choses...

Bizzzzzzz à toutes !!!!!!!!!!!!!!!!