Et voilà, cette foutue maladie m'a coûté mon couple...

[sdga92]

Bonjour,
Pas trop le moral. nous nous sommes séparés ce week-end, mon ami et moi... tout allait bien entre nous les premiers mois, il y a un an. L'amour fou, le bonheur total. Et puis j'ai commencé à devenir difficile à vivre en janvier. En mars, on me décelait une maladie de Basedow. J'ai eu du mal à apprivoiser le traitement. Il a été patient, mais peut-être pas assez dans la durée. Il a beaucoup supporté. Mais c'est quelqu'un qui parle peu, et je n'ai pas vu que le ras-le-bol s'installait. ou plutôt je l'ai vu trop tard. De petites pics en petites pics, je l'ai rendu malheureux. Il a commencé à me donner l'impression de m'éviter. Parano dû à Basedow ? je ne le saurai jamais. Bref, vendredi soir, nous avons rompu. J'ai le coeur brisé. Il me manque tellement, et je trouve ça tellement injuste d'avoir perdu celui que je considérai comme l'homme de ma vie à cause de cette saloperie de maladie.
J'essaie de faire aller, mais j'ai peur aussi de ne pas m'en sortir suite à ça. Il est la seule personne que j'appelais lorsque les hormones me jouaient des tours, lorsque j'avais envie de dire à quelqu'un "et zut, ce soir, ça ne va pas fort, je ne sais pas pourquoi... ". Comment vais-je faire maintenant ?
J'ai juste besoin de me changer les idées, ou de pleurer un bon coup... Mais mes amis sont en vacances actuellement, il est difficile de voir du monde...

[ChristineS]

Je ne peux que t'envoyer mes pensées de courage. Je ne sais trop bien ce que c'est de se retrouver seule face à la maladie. Ca va faire 9 ans qu'on me traîne avec un cancer de la thyroïde (pas diagnostiqué la première fois lors de l'intervention) et là on me parle de 3ème intervention et de 2ème curiethérapie. Alors, la solitude je connais. Les ami(e)s, même la famille prennent le large et je ne parle même pas d'un éventuel copain (j'essaie de faire une croix dessus). Malheureusement, on ne peut que constater l'égoisme des gens et surtout qu'ils ne veulent pas qu'on leur "casse" les pieds avec des problèmes.
J'espère que tu rencontreras bientôt quelqu'un qui saura t'apprécier à ta juste valeur et qui comprendra que Basedow ce n'est pas la fin du monde !!
Bises.
ChristineS

[jos]

Bonjour,

Je suis aussi de tout coeur avec toi.
Avec le recul et la réflexion, peut-être reviendra-t-il ? se rendra-t-il compte de son erreur ? je te le souhaite.
Sinon, tant pis passe à autre chose. Les gens qui n'ont pas la patience ni le courage d'affronter la maladie de leur conjoint, ne valent au fond pas grand chose. Tu n'aurais pas pu compter sur lui pour les autres évènements graves que la vie nous réserve. Il se serait défilé au moindre obstacle.
Alors n'aie pas de regrets (je sais c'est facile à dire quand on n'y est pas).
Dit toi qu'il laisse la place à quelqu'un qui te comprendra et te soutiendra mieux.
En tout cas tu peux venir te confier sur le forum. On est là pour çà.
Amicalement,
Josiane

[s38]

Tu sais Sophie, il arrive parfois que face à la maladie le conjoint prenne peur ... et préfère partir. En 1995, la mère a été soignée pour un cancer du sein. Elles étaient 3 femmes, du même âge (fin de la quarantaine), à être opérées le même jour avec la même annonce. Toutes les 3 étaient mariées depuis longtemps avec de grands enfants et sans pbs de couple. Elles sont devenues amies (la maladie rapproche parfois, comme en témoigne le forum). Bilan de leurs vies : deux couples ont résisté (dont celui de mes parents -et c'était la 2ème fois pour eux), le troisième non. Le conjoint s'est éloigné petit à petit, a rencontré une autre personne et a quitté son épouse. Cela m'a rappelé un vieux film que j'avais vu, qui doit dater des années 80, et qui portait sur le combat d'une femme face au cancer du sein (avec carole Bouquet). Plus récemment, une de mes amies, qui est célibataire et a la soixantaine, a mis fin à une relation amoureuse à l'annonce cu cancer de son concubin. Elle m'a dit qu'elle voulait se protéger et qu'elle était trop jeune pour se contenter du rôle d'infirmière. C'est un jugement dur mais je n'ai rien dit car on ne sait pas comment soi même on pourrait se comporter dans une telle situation.
la peur de la maladie n'est donc pas réservée aux hommes mais est partagée par les deux sexes.

Avec le temps, tu vas reprendre confiance en toi et t'en sortir (et bâtir un nouveau couple). Aie confiance en l'avenir (et n'oublie pas, même si c'est dur à entendre, que dans tes précédents posts tu étais inquiète des différences de vision que ton ami et toi aviez quant à votre avenir, tu étais consciente que ces différences posaient de réels pbs).
Bon courage et gros bisous

PS : nous sommes là pour tes baisses de régime !!! Et il y a toujours qqn dans le forum pour répondre !!!

[sdga92]

Merci pour vos réponses. C'est vrai, Sandrine, qu'il y a peu de temps il m'a dit ne pas être capable de s'investir, de penser à l'avenir, etc, et que ça m'avait déjà beaucoup fait réfléchir... Le problème, c'est que je n'arrive plus à faire la part des choses. J'avais envie de partir avec lui en vacances, que l'on se retrouve, que l'on soit à nouveau bien ensemble. Je pensais que ça lui permettrait d'avoir envie de vivre plus de choses avec moi. En fait, il a laissé pourrir la situation, partageait de moins en moins de choses avec moi, s'est réfugié derrière mes sautes d'humeur (excuse facile pour avoir envie de "souffler"), histoire que, une fois bien fatiguée par la situation, je sois contrainte de lui suggérer d'arrêter. Comme ça, à moi les interrogations, la culpabilité (mais pourquoi lui ai-je parlé vendredi ? Pourquoi ne pas avoir attendu quelques semaines ?!), et tout le malaise qui va avec.
Je lui ai dit : soit on s'accroche, on fait des efforts tous les deux (moi, attention à mon humeur, toi, montre-moi que tu as envie de passer un peu de temps avec moi), soit on se sépare car je me prends la tête tout le temps avec ça... J'ai pris le risque. Lui a juste eu à dire ce qui l'arrangeait. Il a fait l'autruche. Il n'aime pas se compliquer l'existence.
Je préfère me dire qu'il ne reviendra pas, même si au fond de moi je l'espère un peu. C'est récent, c'est pour ça.

Sophie

[s38]

Sophie, dans une décision de rupture il y a non pas une personne mais deux. Je veux dire par là que si la phrase est prononcée par une personne, elle résulte d'une situation, d'un climat qui est crée par les deux membres du couple. Tu ne dois pas te sentir responsable !
Les statistiques en matière de divorces montrent que les femmes sont la plupart du temps à l'origine du déclenchement de la procédure. Ellees sont peut-être plus courageuses ... et lucides. Quel que soit votre avenir (mutuel ou séparé), un temps de repos peut vous faire du bien et permettre la réflexion.

[jos]

Sophie,

Après ce que tu viens de dire, je maintiens ce que je pensais : c'est un lâche qui se réfugie derrière tes sautes d'humeur et ta maladie pour s'enfuir.
C'est quelqu'un sur qui tu ne pourras pas compter et qui te fera faux bond dès que l'existence se compliquera un peu trop pour lui.
Ce que je te dis n'est sûrement pas ce que tu as envie d'entendre mais dans la vie il faut parfois faire des choix douloureux pour aller vers quelque chose de meilleur ("trancher dans le vif" comme on dit). Tu mérites mieux que cela et lorsqu'on est malade c'est là qu'on a besoin de se sentir entourée et soutenue, pas lorsque tout va bien (à ce moment là on en a pas besoin).
Ma mère est morte de la maladie d'Alzheimer à 57 ans dans le plus grand abandon de son mari. Cela faisait 10 ans qu'elle était malade et que son état physique et mental se dégradait. Mon père ne supportait pas la maladie, cela le rendait dépressif soi-disant.
Un an après avoir appris le nom de sa maladie, mon père refaisait sa vie avec une "pouf...." qui l'a éloigné de moi (à peine 20 ans), de mes grands-parents maternels (déjà bien agés). Avec mon mari, nous avons du nous occuper de mes grands-parents jusqu'à leur mort, de ma mère (qui ne me reconnaissait plus et qui était placée dans un hôpital psychiatrique).
Cette histoire m'a beaucoup marqué et à 49 ans, je me culpabilise toujours de n'avoir pas été plus présente pour ma mère que ce que je l'ai été.
J'avais mon mari, mes enfants, un travail et mes grands-parents, tout cela me remplissait déjà pas mal ma vie et je n'avais plus beaucoup de temps pour ma mère qui était dans un état complètement amorphe et sans connaissance de ce qui l'entourait. Si au lieu de s'enfuir, il m'avait aidé, nous aurions pu apporter à ma mère une fin plus digne.
Merci de m'avoir lu.
Amicalement
Josiane

[sdga92]

J'aimerai tellement pouvoir croire que nous avons besoin de nous éloigner pour nous retrouver dans quelques temps... J'y crois toujours, moi, à notre histoire. J'ai l'impression que c'est une énorme bétise.
Mais il m'a tellement répété qu'il prenait toujours le temps pour prendre des décisions qui étaient ensuite sans appel, que je ne veux pas me faire d'illusion... Je m'accroche pour ne pas l'appeler, ne pas lui envoyer de mail, rester dans mon coin... J'essaierai peut-être de reprendre contact dans quelques semaines. Je ne sais pas trop.
Merci Sandrine. Tu es toujours dans les parages pour parler. Ca fait du bien.

[luciole74]

...

[toupinambour]

Bonjour Sophie,

J'ai vécu une situation similaire à la tienne.

Nous nous sommes séparés un an et remis ensemble il y a quelques mois. C'est très bien et j'en suis très contente. MAis pour en arriver là j'ai du faire un p'tit travail Pour moi ça a marché c'est ce qu'il fallait pour notre relation...
Il était pret à m'aider à m'écouter mais pas à m'assister ou à me servir de défouloir...

Je te mets un lien très bien sur le travail de deuil Je ne connais pas l'auteur mais je le trouve très bien. http://www.evolute.fr/text/ecrit_travail_deuil.html

Mais pour l'instant tu pourrais prendre soin de toi...un massage, une piscine un film une promenade Une séance d'acupuncture... Occupe toi de toi de toi et rien que de toi... après on verra
Toupi

[s38]

Un message à l'attention de Josiane : je t'ai envoyé un message privé.
Topinambour, le doc. sur le deuil est très bien fait, je le garde car il est utile à tous . Merci
Sophie, je t'envoie de gros bisous

[sdga92]

Bonjour,
Merci à toutes, vos lire fait du bien, je me sens moins seule. Tu as raison, Toupinabour, j'en étais arrivée là : il était mon défouloir et mon assistannat... Je peux comprendre que ce soit saoulant au bout d'un moment, même si je partage l'avis de celles qui me disent qu'il ne pourrait pas assumer un problème plus grave... Bref, c'est pas encore très clair.
C'est dur parce que nous devions partir ensemble en vacances dans une dizaine de jours... J'ai changé le programme et pars avec un ami, mais ça fait mal au coeur. C'est dur aussi car mes amis sont en vacances en ce moment, difficile de trouver une oreille complice.
Je m'occupe le soir, tout de même. J'ai juste des réveils méga difficile ! la sensation de manque est là à ce moment-là.
Je lui en veux car il m'a dit au moment de la rupture qu'il m'aimait encore, m'a appelé "ma belle" comme j'aime, et en même temps me disait que c'était fini... Je crois qu'il est nul en psychologie féminine
Bon, je vais essayer de travailler un peu, ça fera passer le petit coup d'émotion (c'est si dur d'être devant mon écran et de me retenir pour ne pas lui envoyer de message...).
Bisous à toutes.

Sophie

[sdga92]

Ton document, Toupinambour, est très bien. Merci pour le lien.

[toupinambour]

sandrine38 a écrit:

Un message à l'attention de Josiane : je t'ai envoyé un message privé. Topinambour, le doc. sur le deuil est très bien fait, je le garde car il est utile à tous . Merci Sophie, je t'envoie de gros bisous

Tu sais Sandrine, je l'ai trouvé et gardé dans mes Favoris au cas où aussi

Contente que tu le trouves bien.

Bonne journée
Toupi

[toupinambour]

sdga92 a écrit:

Bonjour, Merci à toutes, vos lire fait du bien, je me sens moins seule. Tu as raison, Toupinabour, j'en étais arrivée là : il était mon défouloir et mon assistannat... Je peux comprendre que ce soit saoulant au bout d'un moment, même si je partage l'avis de celles qui me disent qu'il ne pourrait pas assumer un problème plus grave... Bref, c'est pas encore très clair.

Bonjour Sophie,
peut-être que c'est vrai aussi. Comme tu dis il n'était probablement pas prêt ou fait pour jouer ce rôle. Il y a des personnes qui le sont.

Il faudrait que tu t'interroges sur le type de personne que tu souhaites à tes côtés tout en sachant qu'en échange "d'un assistant" il y a tj un prix à payer.

Bon, avoir besoin ponctuellement de quelqu'un, demander de l'aide et l'accepter sans culpabilité c'est normal, humain et hyper important aussi dans n'importe quelle relation!!!!

C'est super que tu aies trouvé un compagnon de voyage!! Fais le max por t'amuser! C'est bientôt!

Laisse-toi un peu de temps; toutes tes réponses arriveront peu à peu et surtout laisse le temps à ton corps de trouver son équilibre face à la maladie. On parle du stress pour les embouteillages,etc; du mal que le stress nous fait mais la maladie est un enorme facteur de stress. Dans quelque temps, tu seras plus forte....


Bcp de bisous