Cancers (Article "Science et vie")

[Agnès (Bordeaux)]

Bonjour à tous.

Le numéro de juin de Science et vie consacre une trentaine de pages à un dossier cancer. Intéressant. Je vous en rapporte quelques éléments. Pour info.

On y lit notamment qu'on peut parler, en France, d'EPIDEMIE avec une progression de 63% depuis 1980 (chiffre de l'Institut de veille sanitaire).
Exemples :
- sein : + 97%
- poumon : + 182%
- peau : + 182%
- plèvre : + 354%
- utérus : + 23% mais col de l'utérus : - 31%
- thyroïde : Femmes + 203%. Hommes + 115%
etc, etc...

et le JapoSuit une analyse des causes qui récapitule les causes identifiées (allongement de la durée de vie, progrès de la médecine, tabac, amiante, soleil).
Conclusion : 15 types de cancer sont toujours inexpliqués.
La piste est "le bruit de fond de la civilisation industrielle" (c'est joliment dit!) c'est à dire l'accumulation de facteurs environnementaux et de très nombreuses substances chimiques.
Avec pour tout cela une exposition prolongée à de faibles doses et la combinaison de tous ces éléments dans notre corps.
Sur la sellette: les molécules très utilisées des produits ménagers et cosmétiques et les "perturbateurs endocriniens" qui induisent des cancers hormono-dépendants (dioxines, oestrogènes, métaux lourds, pthalates, pesticides) pour lesquels 70 labos ont entrepris 800 études.
L'Union européenne étudie 535 molécules et le Japon a recensé 938 molécules suspectes.
Ces produits agiraient sur nos récepteurs hormonaux à des doses infimes, de l'ordre du dixième de microgramme, soit jusqu'à 100 fois moins que la plupart des toxiques connus.
En outre, la règle toxicologique selon laquelle l'effet augmente avec la dose n'est pas valable à leur sujet (ce qui veut dire que, paradoxalement, ils sont plus toxiques à petites doses).
Une enquête espagnole à paraître a retrouvé des résidus de pesticides dans la graisse des seins de femmes. Certaines avaient déclaré un cancer.

Sur toutes ces questions, il y a des tableaux, des cartes, des comparaisons avec les autres états européens.

Concernant le cancer de la THYROIDE (extrait) :
" Faut-il compter dans la liste des causes connues l'accident de Tchernobyl en 1986? N'a-t-il pas diffusé des rayonnements ionisants cancérogènes qui expliqueraient l'augmentation des cancers de la thyroïde? Car la fréquence de ceux-ci a doublé chez l'homme et triplé chez la femme depuis 20 ans, notamment dans les régions les plus touchées par le nuage atomique.
Sauf que les experts se sont récemment aperçus que l'épidémie (sic) avait
débuté au moins 6 ans auparavant... Selon eux, les actes médicaux utilisant les rayonnements ionisants et les progrès du dépistage -comme pour le cancer du sein- pourraient bien être à l'origine de cette progression.
Ce qui serait cohérent avec la plus forte augmentation de ces tumeurs observée chez les femmes, qui ont plus souvent recours au système de soin que les hommes. Elles sont ainsi plus exposées à des rayons ionisants (mammographie par rayons X) et se font examiner plus souvent par les médecins. Mais là encore, les chiffres à l'échelle nationale font défaut".

Je ne veux pas ouvrir ici le débat sur Tchernobyl mais je trouve la fin du paragraphe que je viens de citer choquante et réductrice : Mesdames, si vous êtes malades, c'est probablement parce que vous vous soignez!
Le hic, c'est qu'il y a des cancéreuses qui n'avaient pas de problémes médicaux particuliers et qui n'ont donc pas fait d'examens à répétition. Et les hommes?

Un peu plus loin dans le dossier, on peut lire ceci :
" se met en place, dans le cadre du plan cancer lancé par le gouvernement en janvier 2003, un registre national des cancers de la thyroïde. Un choix déterminé par l'explosion de cette pathologie, dont on diagnostique aujourd'hui deux fois plus de nouveaux cas chez l'homme qu'il y a 20 ans, et même près de trois fois plus chez la femme, sans en comprendre la raison. Car l'accident de Tchernobyl n'explique pas tout : l'épidémie semble avoir commencé au moins 6 ans auparavant dans les régions qui ont été étudiées.
Une fois opérationnel pour les tumeurs de la thyroïde, ce registre devrait étendre sa surveillance à d'autres types de cancers... dont la progression reste inexpliquée".
Suivent des explications montrant que les registres de cancers ont du mal à accéder aux informations : les chirurgies restent confidentielles (c'est la loi), les labos d'anapath et les médecins sont souvent réticents quand il s'agit de donner leurs informations et l'accès aux archives des hôpitaux est souvent payante quand ces dernières sont gérées par des sociétés privées.

Ce n'est pas gagné!!
Amitiés

[Martine (56)]

Merci pour cet article très intéressant.

Il est écrit : Car l'accident de Tchernobyl n'explique pas tout : l'épidémie semble avoir commencé au moins 6 ans auparavant dans les régions qui ont été étudiées.
Sais-tu dans quelles régions ont été faites ces études ?

Martine

[Agnès (Bordeaux)]

Bonjour Martine.
Bonne question! Mais l'article dont j'ai donné des extraits ne le précise pas.
Je pense que tu pourrais le savoir en écrivant à la revue. J'ai relevé l'adresse : 1 rue du Colonel-Pierre-Avia. 75 503 Paris cedex 15.
L'article est signé Marie Beuzard.
J'ai vu que la revue avait une personne préposée aux renseignements lecteurs : Monique Vogt. mvogt@excelsior.fr
J'ignore si ta question rentre dans ses attributions, mais tu peux tenter.
Amicalement.